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Réfléchir à son projet avant de partir au Brésil

 

Quelques réflexions tirées de notre expérience et de celle de quelques autres
Bien sur, ce que j’exprime ici concerne les gens qui veulent émigrer pour “voir ailleurs”, ou parce qu’il se sentent mal a l’aise chez eux, pour ceux qui partent pour des raisons économiques, politiques, de sécurité ou de religion, c’est autre chose.
Je ne parle pas non plus d’expatriation dans un pays de l’union européenne, aujourd’hui, c’est comme changer de région en France.

 

Avant de partir

Le choix du pays
Tout le monde a une petite idée du style de pays qui lui convient pour vivre, si c’est la France ou votre pays d’origine, ce qui suit n’a pas d’intérêt, autre que de la curiosité, pour vous.
Mais plutôt que de choisir un pays sur un coup de tête, un fantasme ou une carte postale, il convient mieux d’éliminer les pays ou l’on de voudrait pas vivre, et ensuite de “tester” les autres.
La langue ne doit pas être un obstacle irrémédiable, car “immergé(e)” dans un pays d’accueil, elle s’apprend très vite.
Visitez quelques pays qui vous conviendraient, souvent ils sont proche géographiquement l’un de l’autre, vous partez comme touriste, mais à l’aventure.
Les voyages organisés, avec guide francophone, ne vous servirons à rien dans votre projet.

 

 

 

 

 

 

Les moyens de votre projet
Sachez que vous implanter dans un pays n’est jamais gratuit. Il vous faut vivre, vous loger, éventuellement vous soigner, le temps d’obtenir un titre de séjour, de trouver un boulot, ou de créer votre entreprise.
En fonction de votre style de vie et, surtout, du niveau de vie de l’endroit ou vous allez, prévoyez de quoi vivre au moins 6 mois, mieux 1 an. Calculez vos liquidités disponibles et celles qui le seront avant le départ, en vendant votre voiture par exemple.
Sinon gare ! Pour 6 mois au Brésil, il faudra prévoir 10 000€

Ne rêvez pas.

 

Sauf coup de pot extraordinaire, contacts familiaux, ou que vous ayez un boulot très recherché dans le pays choisi, il vous sera quasi impossible de trouver un contrat de travail intéressant avant de débarquer, personne ne vous attends nul part.

Premiers contacts
Visitez la capitale, mais aussi l’intérieur, dans beaucoup de pays, la vie y est très différente.

Lisez la presse locale, vous y trouverez plus d’informations qu’en regardant la TV, souvent “mondialisée” aux standards internationaux. Attention à relativiser les faits divers, dans les pays ou il ne se passe pas grand chose, un accident de la route avec un mort, peu faire la “une” du journal alors qu’il ferait quatre lignes en page 28 en France.

 

Consultez les petites annonces, elles sont le reflet du pays et de sa population. Pour l’emploi, mais aussi pour le prix des biens et services, le dynamisme de l’économie. Mieux vaut consulter les PA que les agences immobilières, vous n’avez rien de concret pour le moment.

Parlez avec les gens, mais en vous souvenant toujours, que les habitants, de tous les pays du monde, idéalisent ou dévaluent leur vie quotidienne, en fonction de leur humeur ou de leurs emmerdes du moment. La réalité est souvent plus tempérée.
Ne dites jamais, du moins au début d’un contact, que vous êtes “en reconnaissance”, dites plutôt que vous êtes curieux (se) par intérêt naturel pour le pays en question.
Cela flatte votre interlocuteur et évitera que ses réponses soient influencées par son attitude personnelle vis a vis des émigrants (ou ses “idées derrière la tête” s’il a quelque chose á vous vendre)

Renseignez vous auprès des autorités consulaires. Prenez contact avec le consulat, en France, du pays en question, avec le consulat de France, dans le pays. Cela parait évident, mais j’ai connu des tas de gens débarquant en Amérique du Sud, sans ces démarches préalables.
Renseignez vous bien des obligations locales pour obtenir la qualité de résident (minimums de revenus, obligations d’emploi ou de création d’entreprise, minimum éventuel d’investissement, etc…) Il y a autant de formules que de pays.

Le grand saut

Au départ de France
Liquidez vos biens “mobiliers”. Les voitures, meubles sans valeurs particulière, électroménager, etc… Se trouvent partout dans le monde, presque a l’identique. Le coût d’un déménagement est presque toujours supérieur (5000€ pour un conteneur de France vers le Brésil de 20m3) à la différence, entre leur revente en France et leur rachat sur place. Les garder dans le hangar du grand-père ne sert rien non plus, ils se dévaluent tout seul pour rien. Dans la majorité des pays, l’importation d’une voiture est ou impossible (ce qui est le cas du Brésil), pour un particulier, ou extrêmement couteuse. Et puis cela fait de l’argent frais.

Gardez vos biens immobiliers. L’expatriation, c’est une aventure, le succès n’est pas garanti, mieux vaut assurer ses arrières. Si ça marche, vous vendrez votre appartement plus tard (à condition de ne pas compter sur l’argent de la vente pour vos projets), pour réinvestir dans votre nouveau pays. Mieux vaut louer, en dehors des pays du premier monde (USA, Canada, UE, Japon, etc…) la valeur d’un petit loyer en France équivaut souvent a un gros revenu dans votre nouveau pays.

N’emportez que l’argent nécessaire En fonction du pays ou vous allez, prévoyez une somme pour vivre 3 ou 6 mois et louer un logement, par exemple, en Amérique du sud, en dehors de 3 ou 4 villes, 10 000 euros suffisent. Déposer le reste a la banque en Europe, et renseignez vous sur ses filiales, succursales ou correspondants, la ou vous allez (Vous serez peut-être surpris de voir comment les banques européennes sont bien implantées à l’étranger). De plus il y a partout dans le monde (ou presque) des distributeurs automatiques. Vous transférerez le reste, une fois bien installé(e).

Pensez aux paperasses. Impôts, Sécurité Sociale, banque, procurations aux proches, etc… Essayez de ne rien oublier, en fait on oublie toujours quelque chose, et pensez qu’une simple procuration à maman, pour gérer un appartement louer, par exemple, ne coûte presque rien en France, mais peut être une grosse prise de tête administrative a 12 000 km de la terre natale.

En arrivant Trouvez un hôtel, en fonction de vos moyens, et consacrez vous à 100% à trouver un logement à louer. Ne vous engagez pas de trop (dans tous les pays il existe des formules de baux de 3 á 6 mois), car vous ne savez pas si le coin vous conviendra, au sein même du pays d’accueil, mais dans la légalité.

L’hôtel, ou il est bon marché et de mauvaise qualité, ou il est confortable, mais cher, a moins d’avoir de gros moyens, mieux vaut limiter.
Une fois réglé ce problème, vous avez l’esprit tranquille pour la suite.

Contacter le service des migrations. En général, en débarquant, on vous a octroyé un visa de tourisme de 90 jours, souvent renouvelable une fois seulement ( ce n’est plus le cas au Brésil). C’est presque toujours dans ce délai que vous devez entamer vos formalités de résidence.

Un petit truc: Dans beaucoup de pays il faut avoir du travail pour avoir les papiers et/ou avoir les papiers pour trouver du travail, ça tourne en rond, mais la loi précise que le propriétaire d’un bien immobilier obtient facilement un permis de résidence (ce n’est pas le cas au Brésil, pas de visa accordé si l’on est propriétaire).
La solution passe parfois par l’achat d’un petit bien (terrain ou vieille bicoque), pas cher, mais qui fait que l’on ne vous refusera pas un titre de séjour.
Ce titre ne vous donne pas toujours le droit au travail, cela dépend des pays, mais vous donne du temps sans vous prendre la tête avec des renouvellements de visas, parfois aléatoires.
Sachez aussi que la plus grande part des pays, vous donne un titre de séjour, sans problème autres que l’éternelle bureaucratie, si vous créez une entreprise. Il existe parfois des minimaux d’investissement, mais ils sont en voie de disparition un peu partout.

Contacter l’ambassade de votre pays. Outre l’inscription aux services consulaires, pour des raisons de sécurité, ils vous indiqueront sans problème les avocats et notaires francophones (il y en a toujours) et les éventuelles associations de résidents déjà en place. Souvent les services de la “mission économique” sont plus performants que l’ambassade ou le consulat pour ce genre de tuyaux.Souvent le consulat possède aussi un annuaire avec des renseignements du style “médecins francophones” ou autres.

 

Une fois sur place

 

 

 

Trouver du boulot
Cela dépend du marché local de l’emploi et des aptitudes de chacun(e).
Relativisez le salaire proposé. Vous avez gagné 2 000€ par mois en France, on ne vous propose que 500€.
Cela dépend des pays, mais en Amérique du sud, cela vaut souvent un pouvoir d’achat, pour la vie quotidienne, équivalent à 1000 € en France. De plus, pratiquement tous les pays pratiquent une retenue à la source, pour les impôts, lesquels sont souvent faibles, le salaire proposé est très souvent “vraiment net”.

 

En France ce n’est pas vraiment le cas, c’est peut-être une de vos motivations pour quitter la mère patrie.

Ne relativisez pas trop le salaire proposé. Les familles locales, je parle toujours en dehors des pays du “1er monde”, savent vivre avec des revenus qui vous paraitrons très bas. Vous vous ne saurez pas, ou peut-être, après de longues années de pratique du pays.
Créer une entreprise. C’est souvent plus facile et moins couteux qu’en France. Attention les marchés sont très différents, malgré la mondialisation apparente. N’hésitez pas a vous entourer de professionnels de confiance (surtout avocats)

Éviter de se faire (trop) plumé(e)
Lorsque l’on débarque dans un pays, sans être un réfugié économique, tout le monde s’imagine que vous êtes plein(e) de pognon. Surtout si c’est un pays pauvre, ou du moins au pouvoir d’achat bien inférieur a l’Europe.
Pour ce qui est des produits de consommation courante, avec des prix affichés, il n’y a aucun problème, pour ce qui est des articles ou services qui se négocient (un terrain, une maison, une voiture d’occasion, des travaux, etc…) il en est tout autre chose.
Pour tout cela, ce qui vaut 100 au marché local, vous sera proposé à 200 ou plus, et il est d’autant plus facile de tomber dans le piège que les prix n’ont rien à voir avec votre pays d’origine. Pour le prix d’un appartement moyen de 60 m2, dans une petite ville de province, on vous propose une maison de 150m2. Le plombier ou l’électricien que vous faites venir chez vous, vous prend, pour une journée complète de travail, moins cher, converti en euro, que l’heure facturée a Marseille ou Courbevoie.
Mais avec le temps qui passe et l’expérience, vous vous rendez compte que vous avez payé tout, trop cher par rapport au marché local. D’ailleurs, au bout de quelques années, que vous commencez a bien parler la langue, employant naturellement des expressions locales, vous constatez que pour vous les prix sont a la baisse, car le vendeur sent que vous n’êtes plus frais débarqué de l’avion.
En Amérique du sud, ou plus de la moitié de la population est descendante d’immigrants européens, il existe une expression pour cela: “el derecho del piso” – le droit du sol, sorte d’impôt naturel que paye le “gringo” qui débarque. Personne n’y échappe.

Deux petits trucs, pour limiter la casse (en matière d’immobilier).
Si vous repérez quelque chose dans une agence immobilière: Aller jeter un coup d’œil sur son site internet (mais au fin fond de la pampa, elles en ont toutes de nos jours). Si les pages sont rédigées “Multi langues”, Anglais, français, allemand, etc. Méfiance, ce sont peut-être des spécialistes du “plumage de gringo”
Si c’est une petite annonce. Faites téléphoner par une connaissance locale, ami ou voisin, qui demande le prix comme un autochtone, vous arrivez après, mais le vendeur est coincé et ne peut plus faire machine arrière.

Avec vos compatriotes
Contrairement aux espagnols et aux italiens, et sans parler des asiatiques, les français de l’étranger sont assez peu solidaires entre-eux. Pire j’ai souvent vu des cas ou des français nouveaux arrivés, se faisaient roulés par leurs compatriotes, et pas seulement en Uruguay.
A l’heure du pastis, ou du cocktail du 14 juillet à l’ambassade, tout se passe bien, mais pour toute proposition d’association ou de reprise d’entreprise, soyez extrêmement vigilants.
Surtout si cela émane de compatriotes qui sont implantés depuis longtemps. Si la communauté française est petite, n’hésitez pas à prendre un rendez-vous avec le consul et de demander carrément quelle est la réputation d’untel ou untel. La réponse sera toujours prudente et diplomatique, mais s’il y a “des antécédents”, on vous le fera sans doute savoir, a demi mots (Les autorités consulaires ont horreur qu’il se produise des vagues ou des incidents, entre français).
Bien sur il ne faut pas généraliser non plus.

Tenez bien compte des coutumes et mentalités locales
Dans les autres pays, les gens réagissent souvent différemment de ce que l’on est habitué en Europe.

Toujours en prenant l’Amérique du sud en exemple, l’esprit “macho” est toujours bien en place. De nos jours, les femmes s’affirment dans la société (comme partout), ce n’est pas le problème, mais un homme n’acceptera jamais de “perdre la face” devant des tiers.
Si votre plombier vous a posé des robinets qui fuient, vous pouvez le traiter de n’importe quoi et l’engueuler très fort, en privé, entre 4 yeux.
Il reconnaitra sans doute son erreur et fera le nécessaire.
Si vous le faites en public, devant des tiers, ou pire devant ses employés ou son épouse, il ne vous le pardonnera pas
En Uruguay, au Chili ou en Argentine, il vous fera “un tour de cochon”, dans des pays comme le Brésil ou le Venezuela, cela peut avoir des conséquences beaucoup plus grave.
Dans l’intérieur des terres, chez les hommes rudes du campo, un ouvrier qui vous fait un tour de con, il faut l’engueuler vertement, ou le virer sur le champ, ou éventuellement lui balancer votre poing dans la figure. C’est la règle du jeu, il comprendra. Si vous le menacez simplement de l’un ou de l’autre, il l’interprétera comme de la faiblesse et vous fera, volontairement, une connerie pire encore.
Il est courant que les mœurs soient restées les mêmes que les nôtres, d´ il y a 2 ou 300 ans.
(Enfin dans certaines banlieues françaises, ces pratiques sont largement de retour).

Tout n’est pas rose dans l’expatriation, et c’est souvent un parcours du combattant. Mais si vous passez le cap et trouvez votre bonheur ailleurs, vous aurez accumulé une somme d’enrichissement personnel que ne connaitrons jamais ceux qui restent.
On dit que partir, c’est mourir un peu, pour l’expatrié volontaire, c’est faux, partir, c’est renaitre

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Le créateur du Comptoir de Toamasina vous partage ses voyages à travers le monde, des recettes et des astuces dans sa vie de papa entrepreneur.

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