Madagascar le kilo de vanille vendu 46000 ariary, soit 9,06€. Madagascar : la campagne 2025 de la vanille verte s’ouvre dans un contexte difficile, c’est notre titre choc pour cette année. La saison 2025 de la vanille verte à Madagascar a débuté le dimanche 25 mai, révélant de manière criante les problèmes structurels persistants de la filière. Les producteurs de la région de Diana espéraient vendre leur récolte autour de 100 000 ariary le kilo (soit 19,71€), mais le prix finalement imposé lors de la première transaction a été seulement de 46 000 ariary (9,06€). Cette valeur reste très éloignée des standards internationaux, où les gousses de qualité supérieure avaient atteint plus de 100€ le kilo l’année précédente.
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Un démarrage marqué par l’absence de concurrence
Le lancement de la campagne à Marosely, dans le district d’Ambanja, s’est déroulé avec un seul acheteur : la principal préparateur de la vanille Biolandes Madagascar. Cette situation de quasi-monopole a permis à l’exportateur de fixer un prix bien inférieur aux attentes des cultivateurs, les mettant dans une position délicate : vendre à perte ou conserver leur production au risque d’accumuler les stocks. Les négociations, censées être ouvertes et transparentes, se sont déroulées sans prix plancher fixé par les autorités locales.
Ici, on risque de voir un cycle de Schumpeter arriver, avec des prix bas, les producteurs sont découragés de produire de la vanille, il arrête, ensuite en France, les prix sont bas et on voit des nouveaux venus sans compétence vendre de la vanille
Les raisons de la chute des prix
La baisse constatée ne relève pas d’un hasard. Madagascar, qui représente entre 70 et 80 % de la production mondiale de vanille, est confronté depuis 2023 à une surproduction chronique. En 2024, le pays a exporté 4 300 tonnes, alors que la demande mondiale ne dépassait pas 2 500 tonnes les années précédentes. Ce déséquilibre a entraîné un stock excédentaire chez les exportateurs et sur le marché international.
Cette situation est aggravée par plusieurs facteurs :
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Le ralentissement des marchés mondiaux, accentué par la crainte des taxes douanières américaines et les retards d’accréditation des revendeurs malgaches.
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Les achats massifs et anticipés des industriels occidentaux, qui ont saturé la chaîne et freiné la demande lors de cette campagne.
Conséquences pour les producteurs locaux
Pour les planteurs malgaches, les revenus ont chuté drastiquement. La vente de vanille verte à 46 000 ariary le kilo ne couvre ni les frais de récolte ni les coûts de préparation. Les gousses « gourmet » de plus de 14 cm peuvent encore atteindre 100€ le kilo à l’international, mais la majorité des récoltes ne bénéficie pas de cette valorisation.
La vanille rouge de Madagascar est vendu sous les 15 euros du kilo. La vanille TK qu’on retrouve sous le nom marketing de vanille lac victoria en Ouganda est vendu à moins de 15$ le kilo, la vanille gourmet d’Ouganda est vendu à 35$ le kilo au professionnel en France. L’augmentation de la concurrence, la baisse de qualité sur le marché occidentale avec de
Face à cette situation, certains producteurs quittent la filière pour se tourner vers des cultures plus rentables comme le cacao ou le girofle.
Au Brésil, la filière du cacao augmente avec les prix qui sont arrivée à plus de 10 000$ la tonne et surtout attention ,les producteurs malgaches peuvent se tourner vers les clous de girofle, car c’est la même zone de production. Avec le clou vous pouvez vendre les feuilles, les griffes et les clous. Ici, le marché est plus pour les professionnels que pour le particulier.
À terme, cette crise pourrait provoquer des migrations rurales, fragiliser les zones de production historiques et menacer l’équilibre socio-économique du nord-ouest de Madagascar.

Madagascar la campagne 2025 de la vanille verte s’ouvre dans un contexte difficile
Mesures institutionnelles
Pour répondre à cette crise, l’État malgache a mis en place des marchés contrôlés où toutes les transactions doivent être supervisées par un comité chargé de vérifier la maturité des gousses.
Mais on voit en France, beaucoup de vendeurs des nouveaux qui ne sont pas contrôlé par les services de l’état et qui vont pouvoir vendre la vanille avec des qualités douteuses. Voir des noms comme la vanille de Madagascar du Mexique. Nous avons vu un producteur malgache vendre sur tiktok et dire que la vanille tk est une variété. On croit rêver.
Il faut savoir que toute vente en dehors de ces marchés est passible de sanctions, afin de limiter les abus et les ventes parallèles qui fragilisent la filière et la qualité du produit.
Les autorités locales insistent sur la nécessité de garantir transparence et traçabilité, car la réputation de la vanille malgache reste un atout stratégique face à la concurrence croissante d’autres pays producteurs, comme l’Ouganda ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Perspectives pour la filière
Pour assurer la résilience de la production malgache, plusieurs pistes sont envisagées :
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Modernisation de la filière : renforcer la transformation locale pour valoriser la vanille avant exportation et capturer davantage de valeur ajoutée.
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Diversification agricole : développer des cultures complémentaires pour limiter la dépendance à un marché mondial volatil.
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Accès au marché international : simplifier les procédures d’accréditation, réduire les monopoles et encourager une concurrence saine pour redonner du pouvoir de négociation aux petits producteurs.
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Protection du patrimoine économique et social : soutenir les communautés rurales pour éviter le découragement et la perte des zones de production historiques.
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Dialogue entre acteurs : organiser des tables rondes réunissant producteurs, collecteurs, transformateurs, exportateurs et autorités pour pérenniser le modèle économique et agricole de la vanille.
Illustration concrète de la crise
Claude Émile Sylvain, directeur des Affaires financières représentant le gouvernorat, résume la situation :
« Le marché mondial de la vanille traverse une période complexe. La mise en place de marchés contrôlés vise à garantir transparence, protéger les producteurs contre les abus et préserver la qualité des gousses malgaches. Toute transaction en dehors de ces espaces sera considérée comme illégale et sanctionnée. »
Ici, vous voyez l’inquiète des personnes du gouvernement de Madagascar pour protéger la filière vanille.
Que retenir
La campagne 2025 de la vanille à Madagascar s’ouvre dans un contexte délicat, soulignant la nécessité de repenser la commercialisation et la structuration de la filière. Malgré un savoir-faire ancestral et une biodiversité exceptionnelle, Madagascar doit réinventer son modèle pour ne pas voir sa vanille, longtemps source de prestige et de revenus, se réduire à une culture de survie.