Vanille Quelles solutions durables pour redynamiser la filière ?
Le gouvernement malgache affiche sa détermination à relever le défi de la relance de la filière vanille, un secteur stratégique pour l’économie nationale. Aujourd’hui Madagascar va subir la concurrence frontale des nouveaux pays de la vanille, notamment l’Ouganda avec une vanille de qualité gourmet à 35$ le kilo qui est vendu en France à un prix de 15 euros les 20 gousses. Madagascar subit aussi un concurrence de ses propres habitants, Tout le monde essai de vendre de la vanille en France vu que les prix sont pas chère et cela tue les acteurs historiques voir diminue leur chiffre d’affaire. Le Comptoir de Toamasina subit une concurrence forte des nouveaux acteurs, personnes qui achètent des vieux stocks et vont les vendre sur le marché français. Aujourd’hui, si les entreprises historiques ferment leur porte ou commence à se détourner de la vanille, c’est la fin pour Madagascar, le jour ou la vanille va commencer à augmenter de nouveau, car qui était là quand la vanille était à 600$ le kilo. Nous avons été contrôlé pour voir si on respecté le prix plancher mais à la libéralisation des prix, les nouveaux venus n’ont pas eu les mêmes contrôles.
La vanille de Madagascar, toujours leader mais fragilisée
Madagascar conserve sa position de premier producteur mondial de vanille. Toutefois, le ministère de l’Industrialisation et du Commerce, en charge de la filière, prépare un plan d’action à court, moyen et long termes afin de restaurer son rôle clé dans le développement économique du pays.
Un marché saturé et des prix en chute libre
Lors du conseil des ministres du 19 mars dernier, la situation de surstock a été officiellement confirmée. Les données de la douane et de l’International Trade Center révèlent que pour la campagne 2023-2024, Madagascar a exporté environ 4 500 tonnes de vanille, alors que la demande mondiale plafonne à 2 500 tonnes par an.
Avec une production mondiale estimée à 8 000 tonnes (Madagascar, Indonésie, Ouganda, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Mexique, Comores…), l’offre dépasse largement les besoins. Résultat : les prix se sont effondrés, passant de 600 dollars/kg en 2018 à seulement 50 à 80 dollars/kg en 2024. Nous voyons de la vanille d’Ouganda à moins de 35$ le kilo. Notamment celle qui est vendu sur Whatnot après contact du producteur.
Expansion des plantations et concurrence accrue
Cette surproduction trouve son origine dans la flambée des prix de 2017-2018, suite au passage du cyclone Enawo. L’explosion des revenus a entraîné un boom des plantations dans toutes les zones productrices.
Mais la concurrence mondiale s’est renforcée :
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Indonésie : production à bas coût grâce à une main-d’œuvre peu chère et à des méthodes intensives,
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Ouganda et Papouasie-Nouvelle-Guinée : qualité croissante et certifications bio attractives,
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Mexique et Comores : marchés de niche haut de gamme avec le label « vanille authentique »,
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Et surtout, la vanille de synthèse, qui représente 97 % du marché mondial des arômes, à un prix vingt fois inférieur à celui de la vanille naturelle.
Quand l’histoire se répète : la crise de 1983
La filière malgache n’en est pas à son premier épisode de surproduction. En 1983, pour enrayer la chute des prix, le régime Ratsiraka avait ordonné la destruction publique de milliers de tonnes de vanille.
Cette décision radicale, conséquence d’une libéralisation mal maîtrisée et d’une demande internationale en baisse, avait laissé de lourdes séquelles : pertes massives pour les planteurs, émergence d’un marché noir, déforestation accrue et méfiance grandissante des paysans vis-à-vis des politiques publiques.
À cela s’ajoutent des problèmes persistants : poids des intermédiaires (les producteurs ne touchent que 5 à 10 % du prix final), vols de vanille verte sur pied et instabilité chronique des cours mondiaux.
Vers une relance structurée et durable
Malgré ces difficultés, des acteurs du secteur croient encore à un avenir prometteur. Elliot Zafy, président de l’Association des Sympathisants des Natifs d’Antalaha (ASNA), estime qu’il est encore possible de redresser la filière, à condition d’adopter des mesures innovantes et viables.
Parmi les pistes envisagées :
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Un cartel des producteurs, en partenariat avec l’Indonésie, l’Ouganda et le Mexique, sur le modèle de l’OPEP, afin de réguler l’offre et stabiliser les prix.
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Un stockage stratégique, permettant de conserver les surplus comme le fait l’Inde avec certaines épices.
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Une certification renforcée, avec un label « Vanille de Madagascar » garantissant un taux de vanilline supérieur à 2 %, pour se démarquer sur les marchés internationaux.
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Le développement des marchés bio et équitables, en ciblant particulièrement l’Europe et l’Amérique du Nord, où la demande pour des produits durables est en croissance constante.
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La création d’une usine locale d’extraction de vanilline, afin de capter plus de valeur ajoutée et réduire la dépendance à l’exportation de gousses brutes.
Un tournant décisif pour la filière
Le temps presse. La relance de la filière vanille passe par une stratégie globale, combinant régulation, valorisation de la qualité et diversification des débouchés.
Si Madagascar parvient à tirer parti de son image de terroir d’exception et à mieux protéger ses producteurs, la vanille pourrait redevenir un moteur puissant de développement économique, tout en conservant son statut d’or noir de la Grande Île.
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