Je vous propose un article sur la face caché de l’açai, l’or violet du Brésil. Je suis Arnaud Sion et le créateur du Comptoir de Toamasina.
Quand j’ai voulu vous proposer en 2015 de l’açai, j’ai visité l’Amazonie et j’ai vu les conditions de travail des cueilleurs d’açai sauvage et derrière cela la fausse pub des entreprises français sur la culture de l’açai, c’est cool d’acheter de l’açai sauvage.
Mais derrière l’açai sauvage va se cacher des risques professionnels identifiés :
- Piqûres d’abeilles, guêpes et autres insectes venimeux.
- Chutes de couteaux ou d’outils depuis les arbres.
- Blessures aux yeux causées par les branches.
- Fractures et entorses dues aux chutes.
- Coupures et déchirures musculaires liées à l’effort physique intense.
89 % des travailleurs interrogés déclarent qu’un membre de leur famille ou un partenaire a déjà subi un accident, nécessitant une hospitalisation dans 54 % des cas. Selon cette étude : https://www.trt8.jus.br/noticias/2017/quanto-de-acidente-tem-no-seu-acai
L’açai Abaçai by Le Comptoir de Toamasina
je ne voulais pas participer à cela surtout, quand j’ai vu à la télé français des entrepreneurs de ma génération dire c’est merveilleux ils peuvent s’acheter un frigo, pour les cueilleurs. Je me suis cru dans une BD de Tintin.
Vivant au Brésil et mon épouse étant Neurologue, j’ai recherché une plantation, qui va avoir un projet éco-responsable.
J’ai découvert une plantation où les salariés vont avoir une mutuelle de santé, un salaire, une plantation qui finance une école pour les enfants des travailleurs de la plantation dans le village ou est la plantation et surtout un açai RWD. Découvrez le en cliquant sur Achat d’açai.
La fulgurante ascension d’un superaliment brésilien
L’açaí, cette petite baie violette originaire des forêts amazoniennes, connaît une expansion phénoménale sur la scène internationale. Ce qui n’était autrefois qu’un aliment de base pour les populations locales est devenu un produit phare du marché des superaliments, avec une demande mondiale en croissance exponentielle.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le Brésil, premier producteur mondial, a exporté en 2022 plus de 8 158 tonnes d’açaí, générant 26,5 millions de dollars de revenus (133,8 millions de reais). Les exportations de produits dérivés ont augmenté de 132,5% entre 2019 et 2022, selon les données officielles brésiliennes.
- Le saviez-vous que la récolte d’été de l’açai va avoir un noyau qui fait 90% de la baie et en hiver 70%. Il a plus de pulpe en hiver qu’en été.
Une success story aux racines californiennes
Comme pour tant d’autres phénomènes globaux, c’est en Californie que l’açaí a commencé sa conquête mondiale. Les expatriés brésiliens ont été les premiers ambassadeurs de ce produit, avant qu’il ne séduise les adeptes du healthy lifestyle. Aujourd’hui, des cafés parisiens aux juice bars de Singapour, l’açaí bowl garni de fruits frais est devenu un symbole de l’alimentation saine.
Le revers de la médaille : la face cachée de la production
Des conditions de récolte périlleuses
Derrière cette success story se cache une réalité bien moins reluisante. L’étude « Le récolteur d’açaí » menée par l’Institut Peabiru révèle des conditions de travail alarmantes :
- 89% des travailleurs déclarent qu’un proche a subi un accident
- 54% des accidents nécessitent une hospitalisation
- Principaux risques : chutes (parfois mortelles), piqûres d’insectes venimeux, blessures oculaires
« Monter sur un palmier sans protection, c’est jouer sa vie chaque jour », témoigne un récolteur de la région de Curralinho, dans le Pará.
L’impact sur les populations locales
Ironie du sort, alors que l’açaí conquiert le monde, les populations amazoniennes qui l’ont toujours consommé comme aliment de base (sous forme de soupe avec poisson ou crevettes) ont désormais du mal à se le procurer. La dollarisation des prix et la spéculation ont rendu ce produit moins accessible aux Brésiliens.
Des solutions émergent pour une production plus responsable
Face à ces enjeux, des initiatives prometteuses voient le jour :
- Le modèle d’achat du Comptoir Brésilien Abaçai by Le Comptoir de Toamasina:
- Récolte mécanisée avec chariots élévateurs
- Salariés bénéficiant d’une mutuelle privée
- Financement d’écoles pour les enfants des employés
- Projets de reforestation associant açaí et espèces natives
- Le programme Manejaí Brésilien:
- Formation des producteurs à des méthodes durables
- Préservation de la biodiversité (limite à 200 pieds/hectare au lieu de 1000 dans les monocultures intensives)
- Optimisation de la productivité sans épuisement des sols
Ici, vous voyez deux programmes, un brésilien qui monde comment le Brésil doit faire pour avoir une production d’açai parfaite et mon entreprise qui fait l’açai d’achat éco-responsable. Mais aujourd’hui, on cherche plutôt le prix et l’argent facile que de faire vivre une aventure.
La révolution des indications géographiques
L’obtention récente d’une Indication Géographique pour l’açaí de Codajás marque un tournant. Cette reconnaissance officielle :
- Garantit l’origine et la qualité du produit
- Impose le respect des normes sociales et environnementales
- Valorise le savoir-faire traditionnel
Va-t-on comme pour la vanille de la Réunion avoir une IGP ?
Perspectives : vers un avenir plus durable ?
L’engouement mondial pour l’açaí représente à la fois une opportunité économique majeure pour l’Amazonie et un défi de taille. Les solutions existent :
- Technologiques : développement de systèmes de récolte plus sûrs (manches télescopiques, plateformes élévatrices)
- Écologiques : programmes de reforestation associant açaí et biodiversité native
- Sociales : amélioration des conditions de travail et rémunération des récolteurs
L’açaí peut être un vecteur de développement durable pour l’Amazonie, à condition de mettre l’humain et l’environnement au cœur de la filière.
Alors que ce superaliment continue sa conquête mondiale, c’est toute une économie qui se réinvente, entre tradition et modernité, entre profit et responsabilité. Le choix ultime revient aux consommateurs : quel açaí voulons-nous dans nos bols ?
